Publié le 30 Novembre 2019

Rédigé par Philippe

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Publié le 28 Novembre 2019

 

 

"Saint Augustin dit dans un de ses sermons sur les Psaumes que si nous n'opposons pas de résistance à sa première venue, qui a eu lieu à cause de son incarnation et qui a prolongé ses prédicateurs dans le monde entier en enseignant à vivre comme il a vécu, nous ne craignons pas cette seconde venue dans laquelle il reviendra, mais pour juger.

En attendant, nous devons nous préparer : ce monde passera, nous ne pouvons pas nous y accrocher, car rien n'en restera, pas même la mémoire. Suivons le chemin de notre Sauveur, celui de la croix de nos limites et celui de la persécution qui devient sans vergogne agressive de nos droits et de notre liberté.

Ne nous éloignons pas de la Lumière, car des jours viendront, frères, pour que personne ne sache où aller ni qui suivre : les voix des uns et des autres nous embrouilleront, comme c'est déjà arrivé, et l'erreur et la confusion régneront, l'angoisse nous saisira, car la Lumière de Dieu, le bâton du Pasteur, ne sera pas devant nous..... "

P. José Ignacio González Villanueva+

 

 

  Merci beaucoup,

pour ce 6 Décembre 2019, une pensée spéciale pour un vieil ami Nicolas 

autre cadeau en cette fin d'année 2019 !!!! union de prières . 

philippe 

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 28 Novembre 2019

 

 

Luçon escadron de gendarmerie : répétition émouvante pour la cérémonie de lundi . J'entendais les gendarmes défiler chantant" loin de chez nous."+

 Ben dis-donc, je l'aurais entendu !! souvenir de mes 18 ans tiens ..

Sincères condoléances au capitaine de Brigade. +

Le Diocèse aux Armées vous invite à vous joindre à la messe qui sera célébrée pour nos 13 militaires morts pour la France , ce lundi 2 décembre - jour de l'hommage national - à 11 h 45, à l'évêché aux Armées, au 20 bis rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris.

 

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Publié le 25 Novembre 2019

 

 

para Alexandro y su papa .. !

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Rédigé par Philippe

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Publié le 25 Novembre 2019

 

      Nos pères, les chrétiens de Rome , ont assisté, dans les vieilles basiliques du VIIIème siècle, à la liturgie de l'Avent; ils ont vu saint Grégoire le Grand ((590 604) faire son entrée solennelle dans les églises stationales au chant des antiennes Ad te levavi, Populus Sion, Gaudete; ils ont entendu les mêmes oraisons , les mêmes homélies, les mêmes chants dans la célébration des mêmes mystères, l'âme, comme la nôtre, tendue vers Bethléem.

         Dès le temps de ce grand Pontife, l'Eglise était donc en possession de la liturgie de l'Avent, telle que nous la connaissons aujourd'hui. Mais l'histoire de ses lointaines origines et des étapes de son évolution est plus difficile à démeler. En effet, ce poème sacré n'est pas une création géniale et spontanée d'un grand Pontife; il est l'oeuvre anonyme de plusieurs générations; les matériaux qui sont entrés dans sa composition viennent de pays et d'époques très différents.

   La plus ancienne attestation de la Fête de Noël remonte au milieu du IVème siècle

   C'est peu après cette date qu'on est en droit de chercher les premiers vestiges de l'Avent. En effet, historiquement la naissance du Sauveur avait été préparée par la longue attente de la première Alliance et du culte d'Israël dont les promesses messianiques étaient l'âme.  De plus , dès le IV ème siècle, le cycle pascal , avec sa longue préparation quadragésimale, avait reçu sa formation définitive. L'importance du mystère de Noël dont la solennité venait de trouver place sur le cycle, devait suggérer l'idée d'en faire précéder la célébration d'une période préparatoire semblable.

   Psychologiquement donc l'Avent ne devait pas tarder à s'organiser. De fait il en fut ainsi. C'est entre le IVème et le VIIème siècle qu'on peut suivre cette formation lente et successive, embryonnaire d'abord et restreinte à quelques églises, mais recevant bientôt , surtout dans les Gaules , tout son développement.

   Le plus ancien document est un canon du Concile de Saragosse (380) où se trouve constitué tout le noyau du cycle de Noël. " Pendant les vingt et un jours qui vont du 16è des Kalendes de janvier (17 Décembre) jusqu'au jour de l'Epiphanie, qui est le 8è des Ides de janvier (6 janvier) , sans interruption, il n'est permis à personne de s'absenter des réunions à l'église, de rester chez soi, de quitter la ville et de se rendre dans les montagnes, ni de marcher déchaussé; mais on doit se rendre à église. Celui qui n'observera pas cette prescription, qu'il soit anathème pour toujours. Tous les évêques ont dit : anathème " .

   On sait assez que les conciles n'innovent pas brusquement en matière disciplinaire: leurs décrets sanctionnent ou rappellent des usages établis et préviennent les relâchements: la teneur du présent canon indique assez que tel est le cas ici.

   Cet acte conciliaire constitue donc un témoignage significatif d'une institution liturgique solidement établie dans l'Eglise d'Espagne dès le IVème siècle.

   Chose plus significative encore: ce même cycle de trois semaines est attesté par un texte de saint Hilaire (+366) texte que jusqu'ici on lui avait contesté, mais qu'une critique mieux avertie lui a récemment restitué. Voici ce que dit le Docteur de Poitiers :" De même que le Père de famille de l'Evangile vint visiter par une triple venue l'arbre stérile; ainsi aussi notre sainte Mère l'Eglise se dispose chaque année à l'avènement du Sauveur par ce temps mystérieux de trois semaines." Nous avons donc là deux témoignages concordants de deux régions différentes, qui attestent l'existence d'un Avent embryonnaire au IVème siècle.

   Au Vème sicèle, saint Grégoire de Tours (+400) nous parle d'un temps de pénitence qui va de la saint Martin à Noël et qui comporte trois jours de jeûne par semaine.

   Il semble bien qu'on doive faire remonter à la même époque ce manuscrit si intéressant, connu sous le nom de Rotulus de Ravenne, rouleau liturgique, long de 360, publié pour la première fois en 1883 et qui contient quarante oraisons du type romain, toutes relatives à la préparation de la fête de Noël. " C'est dans ce rouleau de Ravenne, dit dom Cabrol, que l'on trouvera non pas la plus nombreuse, mais la plus belle collection de prières pour l'Avent. L'auteur, théologien à la fois très pieux, profond et précis, veut dans sa prière insister surtout sur l'union de la nature divine avec la nature humaine dans l'unité hypostatique, sur la Trinité et sur la Maternité divine.

" Fils du Père non engendré ô Christ Seigneur tout puissant, daignez prendre une chair immaculée, afin qu'en vous voyant partager notre nature, nous désirions être conduits aux biens célestes.

   O Dieu , vous qui êtes la voie de la vérité, et l'unité de l'ineffable Trinité, accordez-nous , par l'action de votre grâce en nous, d'aller au-devant de notre Sauveur qui approche, avec des oeuvres dignes de lui, et de mériter la récompense bienheureuse.

   On conviendra que nos ancêtres priaient autrement que nous. La piété liturgique, étrangère à toutes les mièvreries et à toutes les fadaises, se nourrit de saine doctrine et tend toujours vers Dieu.

dom Beauduin osb+

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Rédigé par Philippe

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Publié le 25 Novembre 2019

 

 

après Alexandra Dovgan

Faîtes connaissance avec Alexandra Stychkina, l'une des six finalistes au concours Long-Thibaud-Crespin 2019 dédié au piano. La Russe de 15 ans a participé aux deux épreuves finales qui se sont tenues à Paris dans l'Auditorium de la Maison de la Radio, à partir du mercredi 13 novembre.

 

 

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Rédigé par Philippe

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Publié le 25 Novembre 2019

Rédigé par Philippe

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Publié le 24 Novembre 2019

Rédigé par Philippe

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Publié le 24 Novembre 2019

 

Nous recommandons dans vos prières, à nos prêtres et nos moines, ce garçon atteint d'une grave maladie pulmonaire, en ce temps où s'illuminent les rues de guirlandes de Noël, il est bon de penser aussi à ceux qui souffrent.

"Cela fait plus de trois semaines que Louis Bryan est maintenant en réanimation.
Cela fait 2 fois qu’il nous faut se rendre à son chevet à 2 h du matin alors que la journée s’était bien passée . Son état peut se dégrader très vite .
Atteinte pulmonaire sévère !
Les médecins me disent sans cesse leurs inquiétudes.
Il est vrai que il nous faut rester lucide sur son avenir qui se rétrécit.
C’est un battant, un guerrier qui nous a prouvé plusieurs fois son désir de vivre ....mais je suis inquiète.....

Merci pour votre soutien et vos ondes positives dans cette douloureuse épreuve !"

source: hôpital nd des armées.

Le petit placide

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Rédigé par Philippe

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Publié le 23 Novembre 2019

 

 

 

L'évêque d'Alcalá de Henares, Juan Antonio Reig Pla, a annoncé son désir de fonder un monastère de vie contemplative dans le Cimetière des Martyrs de Paracuellos (près de Madrid), où reposent au moins 2.500 personnes, victimes des persécutions antireligieuses de 1936 à 1939, dont 143 déjà béatifiées comme martyrs par l'Eglise, et beaucoup plus en voie de le devenir.

il a rappelé que les martyrs "ont mené devant le peloton d'exécution crié avec conviction Vive le Christ roi !

Ce lieu simple, où les croix blanches émergent comme des flèches levées vers le ciel, a été converti, par le soin et l'attention de la Confrérie des Martyrs de Paracuellos et des Sœurs de la Vierge de Matará et du Verbe incarné, en verger, en un nouveau paradis que nous avons accepté d'appeler la Cathédrale des Martyrs. Cette cathédrale a pour voûte le même ciel et s'étend de ses sept bras à l'ombre de la croix blanche de la colline qui représente, à son tour, le bois où fut cloué le salut du monde et le trône de miséricorde où nous avons été aimés jusqu'au bout.

Ce cimetière des martyrs de Paracuellos est un lieu sacré, c'est comme un laboratoire de foi dans lequel, au-delà des luttes idéologiques, nous voulons recevoir, dans la course de notre vie, le flambeau des champions de l'esprit qui, sans crainte de la mort, ont donné leur vie par amour pour Dieu et pour l'Espagne. En tant qu'évêque du diocèse, en communion avec la Confrérie et avec tous les Provinciaux des différents Ordres et Instituts religieux dont les bienheureux sont enterrés ici, ma seule intention est que ce Saint Camp soit transformé en un lieu de pèlerinage où les fidèles puissent trouver le témoignage martyr de ceux qui nous ont précédés dans la lutte pour la foi et qui sont proposés comme lampes allumées qui illuminent la nuit culturelle, sociale et politique qui nous entoure en Espagne.

En ce lieu, chers frères, on vient prier et apprendre. Comme le rappelait saint Augustin : "Deux amours ont construit deux villes : l'amour de soi même le mépris de Dieu a fait la ville terrestre ; l'amour de Dieu même le mépris de lui-même, la ville du ciel" (Saint Augustin, La Cité de Dieu, 14, 28).

Dans ce lieu, nous apprenons que lorsque le cœur humain est emporté par les idéologies, au mépris de Dieu, non seulement l'amour-propre apparaît, mais la haine, le mensonge et la calomnie deviennent présents. Nos frères martyrs ont été assassinés pour la haine de la foi ; ils ont été trompés lorsqu'on les a sortis de prison et qu'on leur a dit qu'ils allaient être "transférés" et, sans procès et avec calomnie, ils étaient considérés comme des ennemis de l'Espagne.

Tout cela parce que, emportés par le Malin, ils ne savaient pas reconnaître en nos frères leur dignité de personnes, leur état de prostration, leur condition d'impuissants et d'innocents, qui étaient nos frères ? C'étaient des prêtres, des religieux, des novices, des séminaristes et des fidèles laïcs dont le seul crime était d'être catholiques. Aujourd'hui, cela nous semble incompréhensible. C'est pourquoi nous apprenons ici le drame d'avoir le cœur vide de Dieu. La ville terrestre, en effet, devient Babel, la ville de la confusion, quand dans nos actions nous ne sommes pas inspirés par l'amour de Dieu et donc nous n'apprenons pas à classer et à ordonner les biens de la personne, en commençant par le respect de sa vie.

Aujourd'hui comme hier, nous pouvons vivre l'assaut d'une culture laïque qui ne respecte pas la foi et la liberté et s'oriente vers la culture de la mort en favorisant la destruction de la vie naissante, l'euthanasie et le suicide assisté, véritables corruptions de la médecine. Aujourd'hui, comme hier, le Prince de ce monde peut conduire les destinées de l'Espagne sur les chemins de la confrontation, de la haine et de l'absence de réconciliation, à travers les raccourcis qui ne reconnaissent pas le caractère sacré de nos temples, les droits sacrés de nos familles et la communion parmi tous les Espagnols.

C'est pourquoi cette cathédrale des martyrs nous appelle à prier le Notre Père, nous invitant à nous reconnaître tous comme membres d'une même famille de Dieu, sauvés du péché et de la mort par le sang de Jésus Christ et sa résurrection. Aujourd'hui encore, nous devons apprendre à nous pardonner les uns aux autres et à implorer le Père de nous libérer du Malin qui rend impossible la construction de la cité de Dieu sur notre terre. Je ne me lasserai donc pas de répéter que ce lieu est un laboratoire de foi, de réconciliation, de paix et un rappel de tout ce qui ne peut plus jamais se reproduire.

La deuxième leçon que nous devons apprendre dans ce lieu sacré, c'est comment construire la ville de Dieu ici sur terre, comment faire de l'Espagne un espace de communion fraternelle, de respect des familles et d'authentique justice sociale. Nos frères martyrs nous aident à le faire, qui, poussés à la situation extrême de la mort, ont été de vrais maîtres qui nous ont enseigné l'amour pour Dieu, l'amour pour l'Espagne et l'amour pour nos frères. Conduits devant le peloton d'exécution, ils ont crié avec conviction "Vive le Christ Roi, vive l'Espagne, vive l'Espagne !

Pourquoi ont-ils eu cette liberté de crier "Vive le Christ Roi" ? La réponse est simple : toute leur espérance a été placée dans le  Christ. Reconnaissant leur faiblesse et leur pauvreté, ils ne se sont pas confiés à la souveraineté et au jugement de Dieu. Avec cela, ils nous ont enseigné la meilleure des leçons : que l'injustice n'a pas le dernier mot, que la vraie justice appartient au Christ à qui Dieu le Père a confié tout jugement (Jn 5, 22). C'est ce que nous professons dans le Credo de notre foi : "et de là il viendra juger les vivants et les morts". Oublier le jugement de Dieu, c'est laisser sans réponse tous les pauvres, les innocents et les injustement maltraités dans ce monde.

Les paroles du prophète Malachie nous assurent cependant que l'aspiration la plus profonde du cœur humain se réalisera : il y aura enfin justice et le droit sera restauré. La raison en est que "le jour vient, brûlant comme un four, dans lequel tous les orgueilleux et les méchants seront comme de la paille, il les consumera le jour où il viendra... Mais pour vous qui craignez mon nom, un soleil de justice brillera sur vous et vous trouverez la santé dans son ombre" (Mal 3, 19 ss).

 Nos frères martyrs étaient ancrés dans la certitude de l'amour de Dieu et se confiaient à Son jugement. Ils étaient conscients que la condition de l'existence chrétienne est la persécution, comme Jésus nous l'a rappelé dans l'Évangile : "Ils vous persécuteront en vous livrant... en prison... à cause de mon nom" (Lc 21, 12), et il nous avait avertis "et vous serez haïs de tous pour mon nom" (Mc 13). Malgré tout, ils ont fait confiance à la promesse de Jésus. Suivant la scène qui nous est présentée dans l'Évangile d'aujourd'hui, après avoir annoncé la destruction du temple de Jérusalem en signe de ce qui sera la fin de l'histoire humaine, la persécution actuelle est qualifiée par le Seigneur d'invitation au témoignage : "Ceci, dit-il, sera une occasion pour vous de témoigner" (Lc 21,13).

C'est la grande leçon que nous apprenons dans ce lieu sacré. Nos frères, comme géants de l'Esprit, ont eu l'occasion d'être témoins de la foi et ne l'ont pas gaspillée. Certains, portant le chapelet ou le crucifix dans leurs mains, criaient : "Longue vie au Christ Roi" parce qu'ils vivaient avec la certitude que "pas un cheveu de votre tête ne périra" (Lc 21,18). Ils savaient qu'ils étaient entre les mains du Père et qu'aucun tourment ne pouvait y mettre fin (cf. Sg 3). C'est la nouveauté chrétienne qui conduit les croyants à embrasser la croix en sachant que " la capacité de souffrir pour l'amour de la vérité est un critère d'humanité " (Benoît XVI, Spei Salvi, 29). De plus, le Christ est ressuscité et la mort a été vaincue. Sa victoire est notre victoire.

 L'idée que la foi chrétienne doit rester en marge de la vie publique et en dehors des espaces où la vie sociale est décidée (famille, affaires, institutions sociales de tout domaine, vie politique, etc.) par une supposée "tolérance démocratique" est contraire à ce que Jésus nous enseigne aujourd'hui : "Ils vous persécuteront en vous prenant devant des gouverneurs et rois... et ils en tueront quelques-uns". Aujourd'hui, nous devons comprendre l'urgence de la présence des catholiques dans la sphère publique, en proposant la doctrine sociale de l'Église et en étant conscients qu'il n'y a pas pire pauvreté que de ne pas connaître le Christ et d'être privés de l'espérance du ciel.

Il n'y a pas de pire injustice, chers frères, que de condamner les gens à vivre dans les murs étroits de ce monde sans autre horizon que la mort. C'est pourquoi nous avons besoin du courage et de l'audace des martyrs pour faire avancer l'annonce de l'Évangile, convaincus des paroles de Jésus : "Par votre persévérance, vous sauverez vos âmes" (Lc 21,19).

La persévérance signifie la force de l'esprit, la patience qui sait attendre et la sécurité dans la victoire sur la mort. Cette victoire, obtenue par le Christ, est partagée par tous ceux qui ont été introduits dans la vie du Christ et qui jouissent de la présence de l'Esprit Saint, Seigneur et donneur de vie.

L'amour de l'Espagne

  En plus de la leçon d'amour de Dieu et du témoignage de foi, les martyrs nous enseignent l'amour de nos pères pour la terre. Quand, au moment de la mort, ils ont crié "Vive l'Espagne", ils ne manifestaient pas un choix idéologique, mais suivaient les commandements de Dieu qui nous enseignent à honorer nos parents et à honorer, comme l'enseigne le quatrième commandement, la patrie : "L'amour et le service de la patrie, dit le Catéchisme, font partie du devoir de reconnaissance et de l'ordre de charité" (Catéchisme de l'Église catholique, 2239).

Nos bienheureux frères étaient conscients de ce que cela signifiait de soumettre l'Espagne à un régime totalitaire et laïc, ennemi de la foi. C'est pourquoi, par leur cri, ils ont voulu exprimer l'importance de l'âme catholique qui a formé notre peuple, enrichie du témoignage d'une multitude de saints, martyrs, confesseurs et vierges. Ils savaient par expérience que, sans Dieu, la société espagnole finirait par être soumise à un régime athée qui affirmerait la souveraineté de la volonté humaine individuelle ou collective, rompant les liens avec la tradition, avec la famille, avec la religion et avec la patrie. Un régime qui, dans la langue de saint Augustin, établirait la ville terrestre centrée sur l'amour-propre où la haine et la division grandissent. Aujourd'hui, nous ne sommes pas à l'abri d'être à nouveau emprisonnés par des idéologies qui ne respectent pas la vérité de l'homme et font de la société un champ d'intérêts opposés où l'harmonie et l'unité de notre peuple sont brisées, une unité qui a été créée par son âme catholique.

C'est pourquoi nous devons venir ici sans préjugés et sans condamnation d'aucune sorte. C'est un laboratoire où nous apprenons à corriger les erreurs et un lieu qui nous rappelle que nous sommes pèlerins et que notre but est le ciel. Nous ne sommes pas des vagabonds qui marchent sur des routes sans horizon ni but. Ce lieu sacré nous invite à lever les yeux vers le ciel en nous rappelant avec saint Paul que "nous sommes citoyens du ciel, d'où nous attendons un Sauveur, le Seigneur Jésus Christ" (Ph 3, 20).

 L'amour des frères

  Des témoins de la foi enterrés dans ce camp saint sont morts en criant à leurs assassins. Nous vous pardonnons !

Ce cri choquant nous présente dans toute sa clarté la nouveauté chrétienne : l'amour de l'ennemi. Cet amour devient possible parce que la foi nous donne accès à l'Amour de Dieu et avec cet Amour nous avons tout. En effet, se confier à l'Amour de Dieu enrichit nos réserves de telle sorte que, dépassant la haine et la rage, le disciple du Christ a la capacité que la grâce du Christ lui donne d'ignorer les offenses et de redevenir un don pour les autres, y compris l'ennemi. Le pardon, ne rendant pas le mal avec le mal mais brisant le cercle maléfique de la vengeance, permet de se donner à nouveau et d'être un don pour les autres. Ce qui est impossible à la force humaine est donné par la grâce rédemptrice de Jésus Christ qui guérit toutes les blessures et nous permet de donner.

 Comme les autres leçons, c'est un splendide enseignement qui nous invite à la réconciliation et à établir entre les Espagnols d'authentiques liens de fraternité qui ne sont pas simplement un acte volontaire. Jésus est mort en pardonnant, tout comme saint Étienne, le premier martyr des disciples du Christ. Depuis lors, une multitude de témoins de la foi se sont joints à ce fleuve de pardon dans lequel converge ce cimetière des martyrs de Paracuellos.

Ce matin, unis aux bienheureux et à leurs compagnons qui reposent dans la paix de ce beau verger, nous voulons apprendre de leur témoignage et de leur persévérance. Sans pardon, la cité de Dieu ne peut être construite. Sans pardon, la vie de famille, la vie sociale et la noble tâche de la politique deviennent un champ de bataille dont les fruits ne sont pas la vie mais la mort. Avec nos frères martyrs, enracinés dans la foi en Dieu, nous voulons construire la civilisation de l'amour comme fruit de la grâce rédemptrice du Christ et de la justice de Dieu. Pour cette raison, et sachant bien ce que nous disons, nous n'avons pas honte de dire avec eux Vive le Christ Roi ! Vive l'Espagne ! Que le pardon nous aide à faire de notre peuple un espace où règnent la justice, la paix et l'amour. Que la Bienheureuse Vierge Marie, sous l'invocation de l'Immaculée Conception et de l'Apôtre saint Jacques, Patrons de l'Espagne, intercède pour nous.

Paracuellos de Jarama, 17 de noviembre de 2019
+ Juan Antonio Reig Pla
Obispo de Alcalá de Henares

 

 

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Rédigé par Philippe

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