Publié le 28 Avril 2010
La bienheureuse Catherine de Sienne, vierge glorieuse et épouse de Notre-Seigneur Jésus-Christ, naquit de parents pleins de foi et de vertu. Son père se nommait Jacques et sa mère Lappa. A l'âge de onze ans, elle fit vœu de virginité, voulant imiter l'exemple de la bienheureuse Marie. Et elle priait avec ferveur la Mère de Dieu de lui faire obtenir la grâce de devenir digne d'être l'épouse de Jésus-Christ.
Quand elle eut atteint l'âge de douze ans, ses parents, qui ne savaient pas le vœu qu'elle avait fait, voulaient qu'elle se mariât. Alors la vierge se coupa les cheveux ras de la tête et les instruisit du vœu qu'elle avait fait. Ensuite elle s'adonna constamment au jeûne, et aux veilles, et à l'oraison, et à toutes sortes de bonnes œuvres, et sa renommée commença à se répandre de différents côtés. Elle était arrivée à sa quinzième année, lorsque le bienheureux François, le fondateur illustre de l'ordre des frères Prêcheurs, lui apparut en songe et lui recommanda de prendre l'habit de son ordre et de vivre selon sa règle.
Elle s'y conforma de grand cœur, et durant toute sa vie elle persista dans l'observation de cette règle, se livrant à d'extrêmes austérités. Et telle était son abstinence, que durant des mois entiers elle se passait de toute nourriture, ne recevant que la sainte communion. Elle s'infligeait rigoureusement la discipline jusqu'à effusion de sang; elle servait les malades avec une extrême charité; elle se privait des choses les plus nécessaires, et elle allait jusqu'à donner ses vêtements aux pauvres. Elle fit voir en une foule de circonstances quel était son zèle pour le salut des âmes.
Un noble de la ville de Pérouse avait été condamné par le sénat de Sienne à être mis à mort, et, tout irrité de cette sentence, il détournait son esprit de Dieu, et nulle exhortation ne pouvait le ramener à la pénitence. Enfin, touché des paroles de Catherine, il revint de cœur à Jésus-Christ, et il subit son supplice dans de grands sentiments de piété.
Et telle était la sagesse de la sainte, qu'avec l'inspiration de l'Esprit saint, elle surpassait les théologiens les plus éminents et qu'elle éclaircissait les questions les plus difficiles. Elle disputa un jour contre deux docteurs célèbres, dont l'un était de l'ordre des frères Mineurs et l'autre de l'ordre des Ermites, et elle les vainquit publiquement, de sorte qu'ils se refusaient à croire qu'ils eussent été vaincus par une simple religieuse, et ils attaquèrent avec malice ses moeurs. Dieu les en punit eu les retirant de ce monde. Et la sainte se rendit auprès des papes Grégoire XI et Urbain VI, et elle se disculpa pleinement, et ces souverains pontifes lui témoignèrent constamment une estime toute particulière.
Elle montra par de nombreux miracles combien elle était en faveur auprès de Dieu : car sa propre mère étant morte sans avoir eu le temps de faire pénitence, elle la rappela à la vie par ses prières; elle chassa le malin esprit du corps de beaucoup de possédés, et le Seigneur se plut à opérer par son entremise un grand nombre d'autres merveilles.
Elle se trouvait à Rome lorsque le Seigneur l'appela à lui, et sentant que le moment de sa fin était proche, elle exhorta ses disciples à mener une vie pieuse et édifiante, et elle les consola en leur disant qu'elle allait rejoindre son Époux céleste.
En prononçant le verset : « Seigneur, je remets en vos mains mon âme innocente », elle expira, dans la trente-troisième année de son âge et l'an du Seigneur mil quatre cent soixante et un.
Et ceux qui s'approchèrent de son corps furent guéris de diverses maladies. Elle fut ensevelie avec honneur dans l'église de Sainte-Marie-à-la-Minerve, et le souverain pontife Pie II l'inscrivit au catalogue des vierges que vénère l'Église.
légende dorée.