Publié le 10 Avril 2010

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"la miséricorde du Seigneur remplit la terre,  alleluia !"

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Publié le 9 Avril 2010

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Publié le 9 Avril 2010

 

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Terme latin qui se trouve en tète de l'introït de la messe du dimanche d'après Pâques, et par lequel ce jour est désigné dans la liturgie : il a toujours été très solennel dans l'église.

 

Il est proprement la fin de la grande octave de Pâques, qu'on ne regardait autrefois que comme un seul jour, qui représentait l'éternité bienheureuse.

Les Grecs appellent ce dimanche le dimanche nouveau, à cause des néophytes qui, ayant quitté leurs robes blanches, apparaissaient à l'église, pour la première fois, avec des habits ordinaires comme les autres fidèles. Ils lui donnaient aussi le nom d''Anti-Pâques, parce qu'il termine l'octave et la solennité de Pâques.

En Occident, ce dimanche a été appelé tantôt l'octave de Pâques, tantôt Pâque clause, et plus souvent dimanche de Quasimodo, des premiers mots de l'introït de la messe du jour. On lui a aussi donné le nom de dimanche in albis depositis, par allusion aux robes blanches que les néophytes avaient déposées la veille.

Quand on l'a nommé simplement dimanche in albis, il y avait inexactitude dans les termes, puisqu'il n'était plus question des robes blanches depuis le samedi. Les anciens sacramentaires l'appellent dimanche de saint Thomas. Cette dernière dénomination donnée au jour octaval de la solennité de Pâques, était surtout usitée parmi les Grecs. Elle tirait son nom et son origine du mystère que l'Eglise célèbre en ce jour.

 

L'Evangile de la messe contient l'histoire d'une apparition de Jésus-Christ, nuit jours après sa résurrection, en faveur de saint Thomas, le seul des apôtres qui ne l'avait point encore vu ressuscité. Les disciples du Sauveur croyaient à sa résurrection. Madeleine, les saintes femmes, Pierre et Jacques, les disciples d'Emmaùs et enfin tous les frères assemblés, avaient vu Jésus ressuscité. Thomas, qui était alors absent, ne voulut point croire ce qui s'était passé, et déclara qu'il ne s'en rapporterait qu'à sa propre expérience; qu'il ne croirait point à la résurrection de son Maître, avant d'avoir vu et touché ses plaies. L'incrédulité de Thomas devait servir à affermir notre foi. «Son infidélité nous est plus avantageuse, dit saint Grégoire, que la simple foi des autres Apôtres: Plus nobis Thomœ infidelitas ad fidem, quam /ides discipulorum profuit ; car, en ne voulant point croire qu'après avoir vu et touché, il ne laissait plus lieu à aucun doute de notre part : Quia dum ille ad fidem palpando reducitur, nostra mens omni dubitatione postposila in fide solidatur. »

Saint Thomas aimait pourtant son divin Maître, et il souhaitait passionnément sa résurrection et sa gloire; Jésus eut pitié de lui, et apparut à tous ses frères assemblés. Il s'approcha de Thomas, et, après lui avoir reproché son incrédulité, il lui permit de mettre le doigt dans les cicatrices de ses mains et de ses pieds, et dans la plaie de son côté. Saint Thomas, confus de son opiniâtreté, se jeta aux pieds de son Maître, et lui dit : « Je le reconnais, vous êtes mon Seigneur et mon Dieu. » Jésus lui répondit avec douceur : « Parce que vous m'avez vu, vous avez cru : heureux ceux qui croient sans avoir vu » : Beati qui non viderunt et crediderunt. « Que cet oracle est consolant pour tous les fidèles! Nous sommes ici particulièrement marqués par le Sauveur, nous, qui ne l'ayant point vu dans sa chair mortelle, le contemplons seulement des yeux de l'esprit, et le conservons invisiblement dans notre cœur, pourvu, toutefois, que nos œuvres s'accordent avec notre foi ; car, faire profession de connaître Dieu et le renoncer par ses œuvres, c'est ne lui être fidèle que de nom : lIle œternum vere crédit, qui exercet operando quod crédit.-» (Saint Grégoire.)

L'Eglise nous fait honorer en ce jour le mystère de l'apparition du Sauveur, par laquelle la foi de ses disciples fut confirmée et celle de Saint Thomas solidement établie, afin de nous engager à nous renouveler dans l'esprit de la foi, de cette foi précieuse qui s'affaiblit de jour en jour parmi nous. Elle souhaiterait de nous voir du nombre de ces heureux chrétiens qui croient avec simplicité sans avoir vu, confessant, comme saint Thomas, la divinité du Sauveur, et le glorifiant sans cesse par leurs œuvres.

La liturgie de ce jour prie pour tous les chrétiens, afin qu'il plaise à Dieu de leur donner et d'augmenter en eux la foi. L'épitre de la messe parle des victoires que doivent remporter sur le démon, le monde et les passions, ceux qui ont été régénérés par leur baptême,-et qui ont la foi en Jésus-Christ.

L'office tout entier est imprégné des sentiments d'allégresse et de confiance dont tous les cœurs doivent être pénétrés au souvenir des miséricordes infinies du Seigneur, qui a daigné nous appeler à la connaissance des vérités évangéliques, et nous faire participants de ses biens et de ses promesses. L'introït de la messe nous en fournit une preuve intéressante.

L'Eglise nous invite, par l'organe de saint Pierre, à chanter les louanges du Seigneur et à lui rendre mille actions de grâces pour les bienfaits dont il nous a comblés. Quasi modo geniti infantes, alléluia.

Elle nous presse de désirer le lait de la sagesse, c'est-à-dire la doctrine sainte de l'Evangile, la pratique des vertus chrétiennes et la divine Eucharistie. Elle nous exhorte en même temps à chanter des cantiques de louanges et de reconnaissance en l'honneur d'un Dieu qui nous a appelés à son admirable lumière et nous a enrichis des trésors de son amour : Rationabile, sine dolo lac concupiscite, alléluia, alléluia, alléluia.

C'est à chacun de nous à considérer, en ce jour, la faveur que le Seigneur lui a faite en l'appelant à la connaissance de l'Evangile.

Que nul ne s'exempte de ce devoir, afin de se pénétrer des sentiments de reconnaissance, et de tenir désormais une conduite chrétienne qui le rende de plus en plus digne des bienfaits du Seigneur. Dieu est immensément libéral envers ceux qui l'aiment.

 

mr l'abbé Glaire.


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Publié le 9 Avril 2010

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¡Dulce Jesús en la tierra!

R. P. Fray Marco Antonio Foschiatti, OP

 

  ¡Dulce Jesús en la tierra, Amado Santo Padre, estamos con usted, sufrimos con usted!.

  Recuerde las palabras de nuestro Salvador: ¡El poder del infierno no prevalecerá contra ella!.

  Lo rodeamos con nuestra oración filial, con nuestra gratitud inmensa por su valentía de hombre evangélico, tierno, misericordioso, servidor de la Verdad.

  Agradecemos su silencioso y fecundo sufrimiento por la Iglesia, por todos nosotros...

  ¡Dulce Jesús en la tierra!

  Lo amamos de todo corazón Padre Santo: por muchos años lo bendiga el Señor en el Trono y la barquita de Pedro.

  ¡Viva Benedicto XVI!

  Por favor copie y envie este mensaje a todos sus amigos para reparar con nuestro afecto sincero y filial las ofensas a nuestro Sumo Pontífice. Como tan hermosamente el Domingo de Pascua el Cardenal Sodano proclamó en nombre de toda la Iglesia: ¡Dulce Jesús en la tierra!. Estamos con usted.

  Bendiciones.

 

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  P. Marco Antonio Foschiatti OP

 

Doux Jésus sur la terre !

Par le P. Marco Antonio Foschiatti, o.p.

 

Doux Jésus sur la terre, Saint Père que nous aimons, nous sommes avec vous, nous souffrons avec vous !

 

Souvenez-vous des paroles de notre Sauveur : le pouvoir de l’enfer ne l’emportera pas sur l’Eglise !

 

Nous vous entourons de notre prière filiale, en vous exprimant notre immense gratitude pour votre courage d’homme évangélique, bon, miséricordieux, serviteur de la Vérité.

 

Nous vous remercions pour votre silence et votre souffrance féconde pour l’Eglise, pour chacun d’entre-nous.

 

Doux Jésus sur la terre !

 

Saint-Père, nous vous aimons de tout notre cœur : que Dieu vous bénisse pour de nombreuses années sur le trône et la barque de Pierre.

 

Vive Benoît XVI !

 

SVP : copiez et envoyez ce message à tous vos amis pour réparer par notre affection sincère et filiale les offenses faites à notre souverain Pontife. Ainsi que l’a si bellement proclamé le cardinal Sodano, le jour de Pâques, au nom de toute l’Eglise : Doux Christ sur la terre, nous sommes avec vous !






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Publié le 8 Avril 2010

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Publié le 8 Avril 2010

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Comment Jésus-Christ apparut à Madeleine sous la forme d'un jardinier.

 

Marie ayant tourné la tête aperçut le Seigneur; elle ne le reconnut pas cependant, et elle crut qu'il était le jardinier de cet endroit.

Son erreur en ce jugement ne fut pas grande ; car le Sauveur mérite certainement ce titre : il en avait déjà rempli les fonctions en arrachant de l'âme de la pécheresse les épines de l'infidélité et de l'ignorance. Il les remplit aussi dans l'âme où il habite ; car il y répand la semence des saintes inspirations et des bons désirs, il y plante la tige fructueuse des vertus qu'il arrose des larmes de la dévotion. Les moissons de nos champs grandissent moins sous l'influence des eaux du ciel que les vertus sous l'influence de cette eau spirituelle. Enfin, Jésus garde soigneusement son jardin, il le défend contre les incursions des voleurs, c'est-à-dire des démons, et il les empêche de s'y glisser par les issues nombreuses que leur offrent les sens intérieurs et extérieurs, pour y dérober les fruits de la bonne conscience.

Comment une ame passerait-elle plusieurs années sans commettre un seul péché mortel, avec les nuées d'ennemis dont elle est environnée, si elle n'était gardée par un œil qui ne connaît pas le sommeil?

 Ainsi, Madeleine ne se trompait guère dans son jugement sur le Seigneur qui se présentait à elle, quoiqu'elle ne l'eût pas reconnu.

Comme elle était à la fois sous l'impression de l'amour et du doute, car elle ne s'attendait pas à la résurrection, elle vit le Seigneur sans le reconnaître : elle le vît, parce que son amour l'en rendait digne ; elle ne le reconnut pas, à cause de ses doutes et de sa défiance. Par une permission particulière de Dieu il arrive souvent aux justes d'avoir le Seigneur en eux-mêmes et de le croire loin d'eux; ce qui les exerce à la vertu et augmente en même temps leur mérite. C'est ce qui arriva au bienheureux saint Antoine.

Un jour le Sauveur lui étant apparu au moment où il venait d'être maltraité par les démons, le saint lui dit : Où étiezvous, bon Jésus? où étiez-vous? Pourquoi ne vous trouviez-vous pas ici au commencement? vous me seriez venu en aide et vous auriez guéri mes blessures. Et le Sauveur lui répondit : Antoine, j'étais ici, regardant comment tu combattais; et puisque tu as si bien combattu, je rendrai ton nom célèbre dans tout l'univers.

Sainte Catherine de Sienne ayant été violemment attaquée par le démon qui remplissait son âme de toute sorte d'imaginations, se plaignit au Sauveur, qui lui apparut ensuite, de ce qu'il l'avait abandonnée : il lui répondit qu'il ne l'avait certes point abandonnée, qu'il était au milieu de son cœur et qu'elle devait à sa présence de n'avoir pas été vaincue par ces trompeuses images.

Il tint à l'égard de Job la même conduite : il lui donna la patience de supporter ses épreuves, quoique le saint homme se plaignît à tout moment d'être délaissé du Seigneur, qui ne daignait plus ni le regarder, ni l'écouter ; au contraire, la compassion divine se serait changée en rigueur et le Tout-Puissant, de sa main, le tiendrait loin de lui. Job, xxx.

C'est ainsi que le Seigneur en use souvent avec ses serviteurs, principalement avec ceux qu'il éprouve, et ceux qui le cherchent avec ferveur. Les uns et les autres croient en être fort éloignés, tandis qu'il est fort près des uns et des autres. Comment les premiers soutiendraient-ils l'épreuve avec patience si Dieu ne leur en donnait la force; et comment les seconds persévéreraient-ils dans leur dessein, si Dieu ne leur prêtait son appui? Tel est l'enseignement que nous pouvons recueillir de cette apparition, comme de l'apparition de Jésus aux disciples d'Emmaüs. Il s'était présenté à Madeleine sous les traits d'un jardinier; il se présenta aux disciples d'Emmaûs sous les traits d'un voyageur; et dans les deux cas, sa présence ne fut même pas soupçonnée. Luc. XXIV

Le Seigneur dit ensuite à Marie : « Femme, pourquoi pleurez-vous? qui cherchez-vous?»


O Roi de gloire, ô consolateur des affligés, vous venez pour consoler, et vous tenez un langage capable de désoler! Il n'y a rien, en effet, de plus propre à renouveler une douleur et à raviver les blessures d'une personne affligée, que de lui demander pourquoi elle pleure, qui elle cherche. C'est, en lui rappelant l'objet qu'elle aime, lui faire sentir de nouveau l'absence et augmenter les causes de sa peine. De là ces paroles du Prophète : "Mes larmes ont été ma nourriture et le jour et la nuit, tandis qu'on me demandait : Où est ton Dieu? » Psalm. XLI 4. C'était assez de réveiller chez le saint Roi le souvenir de Celui qu'il aimait tant et le sentiment de la privation d'un si grand bien, pour faire couler de ses yeux, et le jour et la nuit, de continuelles larmes. Cela étant, pourquoi, ô mon Sauveur, employez-vous ce langage si brusque avec une personne que vous aimez tant?

 

Je ne serais pas éloigné d'en trouver la raison dans le plaisir avec lequel Jésus considérait ces pleurs. Ils n'étaient pas pour lui des pleurs de douleur : il regardait, non la douleur, mais le principe de la douleur, qui était l'amour.

Or, l'amour plaît tant à ce Seigneur, qu'il n'y a rien sur la terre et au ciel qui lui soit aussi agréable. Une chose lui plaît-elle; c'est parce qu'elle est parée et revêtue de cette vertu. Sans l'amour, ni la foi, ni l'espérance , ni le martyre, ni le langage des anges, ni le langage des hommes ne sauraient plaire à ce grand Dieu.

 

« Femme, pourquoi pleurez-vous? qui cherchez-vous ? » O vous, le désir de son cœur, s'écrie Origène, pourquoi, Seigneur, lui adresser cette question : pourquoi pleurez-vous? qui cherchezvous? Hélas! elle a bien peu de ses yeux pour pleurer! Elle a vu naguère, le cœur déchiré, crucifier son unique espérance; et vous lui demandez, « pourquoi .pleurez-vous ? » Elle a vu, il y a trois jours, ces mains avec lesquelles vous l'aviez bien souvent bénie, ces pieds qu'elle avait couverts de baisers et qu'elle avait arrosés de ses larmes, percés de clous sur une croix; et vous lui demandez le sujet de ses pleurs! Elle vous a vu, ce même jour, rendre le dernier soupir; et vous lui demandez le sujet de ses pleurs !

Ajoutez encore à tout cela qu'elle croit votre corps dérobé ; ce corps sacré qu'elle venait oindre de parfums, dans l'espoir d'y trouver quelque soulagement ; et vous lui diles : «Pourquoi pleurez-vous? qui cherchez-vous?»

Vous le savez; c'est vous seul qu'elle cherche, vous seul qu'elle aime, pour vous seul qu'elle méprisa toutes choses; et vous lui demandez qui elle cherche ! O doux Maître, pourquoi ranimer la douleur de cette femme? pourquoi émouvoir ses entrailles? Elle est tout entière en vous; elle demeure tout entière en vous; elle vous cherche; et en vous cherchant elle ne pense qu'à vous. C'est peut-être pour cette raison qu'elle ne vous reconnaît pas; car elle n'est plus à elle-même ; votre amour l'en a complétement arrachée. Et vous lui dites, après cela : Pourquoi pleurez-vous? qui cherchez-vous? » Origen.

 

Madeleine, pensant avoir devant elle le jardinier, lui répondit: « Seigneur, si vous l'avez pris, dites-moi où vous l'avez mis, et je l'emporterai. » Joan. xx. Evidemment la pieuse femme ne se possède pas, et toutes ses paroles décèlent le désordre de ses pensées. D'abord, elle ne répond pas à la question qui lui est adressée, et elle ne comprend pas ce qu'on lui demande. Elle ne comprend que son amour, et elle n'a pas de sentiment pour autre chose. De plus, elle donne à un jardinier le, titre de seigneur, qualification d'un respect excessif pour une personne chargée de fonctions si communes. Au lieu d'employer des noms dans sa réponse, elle n'use que de pronoms : « Si vous l'avez pris, dites-moi où vous l'avez mis, et je l'emporterai. »

Comme si tout le monde suivait les mêmes idées qu'elle, et comme si elle n'avait pas besoin de donner plus d'explications. C'eût été quelque chose de par trop étrange de supposer qu'un jardinier emportât des cadavres; et il l'eût été davantage de croire qu'il allait, sur une simple parole, les remettre à une personne qu'il ne connaissait pas. Toutes ces saintes divagations étaient l'œuvre de l'amour.

Une erreur encore plus grande était d'avoir Jésus en sa présence et de ne pas le reconnaître. Malade d'amour, pour ainsi parler, elle avait un voile épais sur les yeux; de telle manière qu'elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle voyait, et qu'en voyant Jésus elle ignorait que ce fût Jésus. O Marie, si vous cherchez Jésus, vous l'avez près de vous. Peut-être ne reconnaissez-vous pas vivant celui dont vous cherchez le cadavre. Sans doute, telle est la raison de l'ignorance où vous êtes. Pourquoi Jésus se montrerait-il à vous, si vous le cherchez autrement qu'il n'est? Vous cherchez ce qui n'est pas, et vous ne cherchez pas ce qui est; vous cherchez Jésus, et on peut dire que vous ne le cherchez pas: voilà pourquoi vous le voyez sans le connaître.

- O doux et tendre Maître, je ne saurais excuser entièrement votre servante, ni défendre son erreur. Elle vous cherchait tel qu'elle vous avait vu, et tel qu'elle vous avait laissé dans le sépulcre. Elle avait vu votre cadavre descendu de la croix et mis dans un monument; et votre mort ainsi que votre sépulture l'avaient remplie d'une douleur si vive qu'il ne lui restait plus l'espérance de vous voir ressuscité et plein de vie. Enfin, pendant que Joseph déposait votre corps dans le lieu qui lui avait été préparé, Madeleine y ensevelissait son âme; et elle l'unissait si étroitement à vos restes adorables, qu'il eût été plus facile d'arracher cette âme au corps qu'elle animait, que de l'arracher à l'objet de sa tendresse. Son âme était plus dans votre corps que dans le sien. Aussi en cherchant votre corps, elle cherchait son âme; et en perdant votre corps, elle avait perdu son âme. Est-il étonnant ensuite qu'elle ne vous reconnaisse pas puisqu'elle n'a plus sa faculté de connaître? Rendez-lui donc, Seigneur, son esprit; rendez-lui le sentiment, et elle sortira bientôt de l'erreur où elle est. - Mais pouvait-elle se tromper, elle qui vous aimait tant et qui vous pleurait tant! - Oui, elle se trompait, quoiqu'elle ne s'aperçut pas de son erreur. Ainsi son erreur procédait non de l'erreur, mais de l'amour.

C'est pourquoi, ô Juge miséricordieux et juste, l'amour qu'elle a pour vous, et la douleur qu'elle éprouve à cause de vous, plaident auprès de vous en sa faveur, et vous supplient d'avoir égard à l'amour de la sainte, et non à l'erreur de la femme.

Ce n'était pas par erreur, c'était par amour et tristesse qu'elle pleurait, et qu'elle vous disait:" Si vous l'avez pris, dites-moi où vous l'avez déposé et je l'emporterai."

 

Que signifie ce langage, femme? Que ditez-vous là? Quoi! Joseph d'Arimathie n'a osé descendre le corps du haut de la croix que la nuit et avec l'autorisation de Pilate; et Madeleine, sans attendre la nuit, sans tenir compte de Pilate, s'engage hardiment et dit: moi, je le prendrai ! O Marie ! ...

Et si par hasard le corps de Jésus était dans la maison du prince des prêtres, là où le chef des apôtres renia son Maître, près du brasier devant lequel il se chauffait, que feriez-vous? "Je l'emporterai," répond-elle.


O courage admirable! ô femme! ô femme! Et si la servante qui veille à la porte vous interroge, que lui direz-vous? - Je l'emporterai. - O amour ineffable! ô fermeté merveilleuse! Elle n'exclut aucun endroit, elle n'en désigne aucun: elle parle sans crainte, elle s'engage absolument:" Dites-moi où vous l'avez déposé, et je l'emporterai. "O femme! grande est votre foi, grande est votre force. O bon Maître, pourquoi n'ajoutez-vous pas ce qui suit:" Qu'il vous soit fait selon votre parole." Matth XV, 28. Est-ce que vous auriez oublié votre miséricorde accoutumée?


Ne différez pas davantage, ô doux Seigneur, les consolations que vous lui réservez. Depuis trois jours elle vous attend: elle est sans nourriture; elle n'a rien pour apaiser la faim de son âme à moins que vous ne lui révéliez votre présence corporelle. Si vous ne voulez pas qu'elle tombe en chemin de défaillance, venez en aide à la faiblesse de son âme par la douceur de cet aliment. Vous êtes le pain vivant qui renferme en soi toute suavité. Sa vie matérielle ne se soutiendrait pas longtemps, si vous ne lui découvriez les traits de celui qui est la vie de son âme.

La miséricorde du Seigneur ne se fît pas longtemps attendre et l'épreuve arriva bientôt à sa fin....

 

louis de Grenade



 

 

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Publié le 8 Avril 2010

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Comment le Sauveur se fit connaître de Marie-Madeleine.

 

La miséricorde du Seigneur ne se fit pas longtemps attendre, et l'épreuve arriva bientôt à sa fin.

De même que Joseph, après avoir caché son nom quelque temps à ses frères, quand ils vinrent en Egypte, se découvrit bientôt à eux, cédant en cela à sa générosité naturelle et à l'amour fraternel; de même ce généreux Seigneur, après être resté quelque temps inconnu, se fit connaître à Madeleine en l'appelant par son nom accoutumé : Marie.

Comment exprimer la joie, la dévotion, l'amour, l'étonnement el la frayeur qui saisirent en ce moment cette pieuse femme ! Ne trouvait-elle pas plus qu'elle ne désirait ?

Elle cherchait le cadavre de son Sauveur, et elle le trouva plein de vie et vainqueur de la mort. Ce qu'il y a de plus extraordinaire, c'est que Madeleine ait pu supporter le poids de tant de bonheur.

O mon Dieu, que votre puissance est grande! Que de joie vous pouvez, par une seule parole, répandre dans une âme! Mais est-il étonnant qu'une seule parole de votre bouche rappelle un cœur à la vie, quand elle a suffi pour créer le monde ! La présence du soleil ne dissipe pas plus promptement les ténèbres que la vertu de cette parole ne dissipa la tristesse de Marie. Mais si la tristesse disparut, les larmes restèrent; la cause seule en fut changée : les premières étaient des larmes de douleur ; celles- ci sont des larmes d'allégresse : les unes et les autres ont pour principe l'amour.

Le Sauveur, par cette parole, témoigna à sa servante beaucoup d'affection et de familiarité; mais le ton avec lequel il la prononça dut en témoigner bien davantage. L'Ëvangéliste n'en dit rien, parce que si une parole peut être écrite, l'expression avec laquelle elle est prononcée échappe au langage humain.

 

La parole par laquelle Marie répondit à la parole du Sauveur, ne fut pas moins significative. Jésus lui avait dit: « Marie! » Elle lui répondit : « Maître! » c'est-à-dire, « maître du ciel, maître du monde, maître de mon âme, maître des âmes humbles et douces. » Elle se borna à ce seul mot, parce que sa langue, enchaînée en quelque sorte par la vivacité de ses sentiments, n'en pouvait dire davantage, quoiqu'elle eût tant à dire sur ce changement admirable et sur cet ineffable mystère.

Mais le sentiment que les paroles ne pouvaient traduire se traduisit bientôt par ses actes. Elle se précipita à ses pieds, qu'elle connaissait dès longtemps, et devant lesquels elle avait recouvré tout son trésor. En les baignant de ses larmes, elle avait trouvé le pardon de ses péchés; en s'assayant auprès elle avait entendu la doctrine qui tombait de la bouche du divin Maître. C'est prosternée à ces mêmes pieds qu'elle avait imploré la résurrection de son frère. C'étaient ces pieds qu'elle avait de nouveau arrosés de parfums dans la maison de Simon le lépreux. Ce sont encore ces pieds qu'elle veut adorer en ce moment, et dont elle veut embrasser les glorieuses cicatrices.

Dans son humilité, et pour suivre le conseil du Sauveur, elle s'était assise à la dernière place du festin : il n'est donc pas étonnant qu'elle soit conduite à la place la plus honorable. C'est pourquoi, tandis qu'elle ne voulait pas s'éloigner de ses pieds, le Sauveur lui tend ses mains et la comble sans cesse de nouvelles faveurs.

 

Le Sauveur lui répondit : « Ne me touchez pas ; car je ne suis pas encore monté vers mon Père. »

Ce n'est pas que Jésus-Christ ne voulût pas permettre à cette sainte femme de l'adorer et de lui baiser les pieds : il le permit bien aux femmes qui revenaient du monument, et avec lesquelles Madeleine était elle-même venue. Ce sens résulte des paroles suivantes : « Je ne suis pas encore monté vers mon Père. » Madeleine pensait que le divin Maître était remonté au ciel, et qu'en retournant vers son Père, il avait accompli la parole qu'il avait répétée si souvent à ses disciples lorsqu'il les consolait de son absence prochaine. Or, dans cette persuasion qu'il était au ciel, et qu'elle ne le verrait plus sur cette terre, elle s'efforçait de jouir parfaitement de sa présence, et elle se jetait à ses pieds afin qu'il ne la quittât pas sitôt. En lui adressant les paroles précédentes, le Seigneur lui tenait à peu près ce langage : Ne me retenez pas, ne croyez pas que je m'en aille, et que vous me voyez pour la dernière fois. Je suis encore en ce monde et j'y resterai quelques jours, n'étant pas monté vers mon Père, comme voua l'imaginez.

 

Après ces paroles Jésus ajouta : « Allez trouver mes frères et dites-leur : voilà que je monte vers mon Père et votre Père, vers votre Dieu et mon Dieu. »

Quelles aimables paroles!  Quel admirable témoignage d'humilité et d'amour. L'Apôtre a bien raison d'exalter cette profonde humilité du Fils adorable de Dieu, lequel ne dédaigne pas d'appeler ses frères et fils du même père que lui, de pauvres pêcheurs, rebut du monde en quelque sorte, qui peu auparavant, par la plus déloyale des fuites et avec la plus grande lâcheté, l'avaient abandonné entre les mains de ses ennemis ; comme s'ils n'avaient pas été mille fois témoins des miracles accomplis par sa puissance. Hebr. II

On le voit bien, Seigneur, vous ne vous êtes pas dépouillé, depuis que vous avez quitté ce monde, des charmes avec lesquels vous lui étiez apparu. La douceur et la bonté que vous montriez naguère, vous les montrez encore. Vous traitez les vôtres, après les avoir laissés, comme vous les traitiez lorsque vous viviez auprès d'eux. C'est que votre cœur ne change pas suivant les lieux, il ne varie pas suivant les temps, et il ne subit aucune altération parce que votre corps est honoré d'une nouvelle dignité, et votre nom entouré d'une gloire nouvelle. Aussi vos serviteurs ont-ils grandement raison de se consoler, de se ranimer et de se glorifier en vous, puisqu'ils ont un tel frère et un tel père.

Quelle suavité et quel honneur pour nous dans ces mots : « Je monte vers mon Père et votre Père, vers votre Dieu et mon Dieu. » Y a-t-il pour l'homme une dignité comparable à celle d'avoir pour père un Dieu? Et quel abaissement plus grand de la part du Fils de Dieu d'avoir pour son Dieu notre Dieu ? Pour laquelle de ces deux choses, Seigneur, vous devons-nous le plus de reconnaissance ? Est-ce parce que vous nous avez donné pour père votre Père, ou parce que vous avez accepté notre Dieu pour votre Dieu. S'il ne peut y avoir de plus grand honneur pour nous, il ne saurait y avoir pour vous de plus profonde humilité, et c'est à votre humilité que nous devons l'honneur dont nous sommes favorisés. En poussant l'humilité jusqu'à se faire Fils de l'homme, le Fils de Dieu a élevé le fils de l'homme à la dignité incomparable de fils de Dieu.

 

La principale leçon à retirer de ce charmant et pieux récit, est de comprendre avec quelle ferveur il faut chercher le Seigneur, et quels avantages en retirent ceux qui le cherchent de la sorte.

Incontestablement, de même que Dieu offre la pénitence de cette femme en modèle aux pécheurs ; de même il l'offre comme modèle aux justes qui désirent le trouver. Les premiers apprendront par son exemple, et la manière de faire pénitence, et les fruits qu'on en rapporte; les seconds y apprendront la diligence requise pour une telle entreprise, et la générosité avec laquelle ils en seront récompensés.

O vous donc, qui blessé par l'amour divin, aspirez à la perfection de la charité et de la sagesse divine où l'on possède Dieu, cherchez-la comme Madeleine a cherché son Sauveur. Cherchez-la avec amour, cherchez-la avec douleur, cherchez-la avec zèle, cherchez-la avec larmes, avec courage, et avant tout avec persévérance : cherchez-la de la sorte et soyez assuré que vous la trouverez.

Et ne soyez pas étonné de la réunion de ces conditions. Le Seigneur disposant avec suavité toutes choses, veut qu'il y ait proportion entre les moyens et la fin : par suite, il exige qu'un semblable trésor soit cherché avec tant de sollicitude.

Ne vous effrayez ni des difficultés du voyage, ni des horreurs de la nuit, ni des assauts probables des démons, ni du souvenir de vos péchés passés. Rien de tout cela ne parvint à décourager celte sainte pécheresse; rien ne put la détourner de son pieux dessein; et c'est pour cela qu'elle mérita de voir avant tous les autres le soleil de justice dans les splendeurs et dans la gloire de sa résurrection.

 

Quel encouragement pour les pécheurs !

Quelle consolation pour les âmes qui cherchent le Seigneur ! Une femme de laquelle la Fils de Dieu avait chassé sept démons. c'est-à-dire, selon l'explication de saint Grégoire, l'universalité des péchés, desquels on ne citerait les noms que difficilement et la rougeur sur le front, parce qu'elle cherche le corps du Sauveur avec auxiété, avec larmes, sans être arrêtée par la pensée de l'abîme où elle avait été si longtemps plongée, et avec persévérance, cette femme mérite d'être visitée du Seigneur avant les apôtres, avant le prince des apôtres, avant même le disciple de prédilection.

Avec combien d'éclat brillent ici la bonté de Dieu, sa générosité, le désir qu'il a d'attirer à lui les pécheurs et de consoler ceux qui le cherchent de toute leur âme !

Les faveurs, le traitement, l'accueil qu'il accorde aux personnes qui se tournent vers lui prouvent bien la vérité de cette parole d'un prophète : « Si vous cherchez le Seigneur, vous le trouverez quand vous le chercherez de tout votre cœur et dans l'affliction de votre âme ; Jerem. XXIX,13: c'est-à-dire comme le cherchait Madeleine.

Seulement, à son exemple, il faut y joindre la persévérance ; car si elle a trouvé, c'est parce qu'elle a persévéré.

Dans les sacrifices de l'ancienne loi Dieu ne se souciait pas qu'on lui offrît des victimes privées d'oreilles et de queue ; pour vous donner à entendre qu'il tient avant tout à l'obéissance et à la persévérance. Levit.XXII.

Ces deux vertus sont les deux parties dont se compose la robe de la justice qui couvre l'homme de la tête aux pieds. La robe que Jacob donna à son fils Joseph en était la figure; par ses couleurs diverses et par sa longueur elle représentait le vêtement de justice, qui est formé de plusieurs vertus, et qui par le don de persévérance, dure jusqu'à la fin de la vie. Génes. XXXVII

Que l'âme occupée à chercher Dieu, ne cède point au découragement, si elle ne voit pas ses désirs s'accomplir à son gré. Le but de ce retard est d'accroître la vivacité de ses sentiments, en lui donnant occasion de déployer plus de diligence, d'augmenter ses mérites.

Un désir semblable est certainement un don de Dieu, et c'est de ce désir que parle le Sage, lorsqu'il dit que Dieu enflamme les justes d'un profond amour pour la sagesse. Sap VI et VIII.

 

Apprenez-donc ô homme pécheur, apprenez de cette femme pècheresse à pleurer l'absence du Seigneur et à désirer sa présence. Apprenez à aimer Jésus, à chercher Jésus, à ne redouter aucune adversité, à ne recevoir de consolation que de Jésus. Cherchez-le dans le sépulcre de votre coeur, et ôtez la dure pierre qui en ferme l'entrée. Regardez ensuite si Jésus y est, et s'il n'y est pas, cherchez, persévérez, pleurez, courbez la tête, abaissez-vous, humiliez-vous jusque dans la poussière de la terre et regardez encore une seconde fois.

 

Tenez pour certain qu'en le cherchant avec cette foi dans ce monument, avec cette persévérance, avec cette humilité, et en rejetant comme Marie toute autre consolation, vous finirez par le trouver; et en le trouvant, vous trouverez, même dans cette vallée de larmes, des trésors et des consolations dont vous ne sauriez avoir l'idée.

 



 louis de Grenade.



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Chez les Hébreux c'était une acclamation de reconnaissance ou de joie.

Saint Epiphane dit que le prophète Aggée chanta Alléluia 517 ans avant Jésus-Christ, pour exprimer son allégresse en voyant le temple se reconstruire.

On le trouve dans les Psaumes de David et dans le Livre de Tobie. Enfin saint Jean l'évangéliste rapporte dans l'Apocalypse qu'il entendit les légions d'anges qui chantaient Alléluia.

Halleiuh en hébreu signifie: Louez avec enthousiasme, avec effusion de coeur. Jah est un des noms de Dieu, celui même qui lui convient par excellence. Id quod est, ce qui est.?

 

Saint Jérôme donne cette interprétation: Alle cantate, Lu laudem, IA ad Dominum.

"Elevez vos Cantiques de louanges vers le Seigneur." Saint Augustin explique ce mot, comme il suit: AL salvum, LE me, LU fac JAH Domine. "Sauvez-moi Seigneur."

Le moyen âge est assez fécond en explications plus ou moins ingénieuses de ce mot. Pierre d'Auxerre en donne la suivante: AL altissimus, LE levatus est in cruce, LU lugebant apostoli, IA jam surrexit. Nous nous contentons de citer celle-ci qui n'a point pour elle le mérite de l'étymologie. "Le Très-Haut a été élevé sur la croix, les apôtres pleuraient, mais le voici déjà ressuscité."

Du culte de la loi mosaïque, Alleluia est passé dans la liturgie chrétienne. L'Eglise de Jérusalem le fit entendre dans ses premiers Offices, et si l'on avait loué avec enthousiasme le Dieu d'Israël qui promettait un Messie, pourquoi n'aurait-on pas chanté par le cantique ordinaire le Dieu qui venait d'accomplir sa promesse?

L'Eglise latine l'adopta dès les premiers siècles, mais seulement pour le jour de Pâques. On a attribué cette innovation au pape saint Damase, dans la seconde moitié du quatrième siècle; mais il est certain que sous son pontificat on chantait Alleluia en tout temps, même aux obsèques.

Saint Jérôme en fournit un témoignage irrécusable en parlant des funérailles de sa soeur Fabiola: " On y chantait, dit-il, des Psaumes, et les lambris dorés de l'église retentissaient de l'Alleluia." Ainsi donc lorsqu'on reprochait à saint Grégoire le Grand trop d'attachement pour les usages de l'Eglise Orientale, il dut répondre qu'il ne faisait que sanctionner la coutume établie sous saint Damase. Ce pape n'inaugura donc point l'Alleluia dans l'Eglise latine. Seulement on excepta des temps de l'année, où l'on était dans l'usage de le chanter, toute la période qui s'écoule de la Septuagésime au jour de Pâques. On le bannit également des Messes et de l'Office des morts; mais comme en certaines Eglises on bornait l'Alleluia au Temps pascal, l'usage en fut étendu à la longue période qui sépare la Pentecôte du retor de la Septuagésime suivante. L'uniformité s'est ainsi établie sur ce point dans toute l'Eglise Occidentale.

Chez les Grecs, l'Alleluia est chanté toute l'année même le Vendredi saint: les obsèques s'y font par le chant de plusieurs Psaumes accompagnés de l'Alleluia. Le Rit gallican observait aussi cette coutume.

L'invocation de toutes les heures de l'Office est suivie d'Alleluia, mais de la Septuagésime à Pâques, à sa place, l'Eglise a substitué les paroles: laus tibi Domine, rex aeternae gloriae, "Louange à vous, Seigneur roi de l'éternelle gloire."

Dans le temps pascal, les Antiennes, les grands Répons, les Répons brefs des petites Heures, les Introïts et les diverses Antiennes de la Messe ont toujours un ou plusieurs Alleluia. La Fête-Dieu quoique hors du temps pascal, entre dans la même catégorie. En tous les autres temps Alleluia est beaucoup moins fréquent. On conçoit que nous ne pouvons point entrer ici dans un détail minutieux à ce sujet. Mais l'Alleluia le plus solennel est celui qui suit le Graduel; il est redoublé au commencement du Verset qu'on nomme, pour cela, alleluia-tique et unique à la fin.

 

Le père Lebrun dit que depuis le septième ou huitième siècle on a ajouté à la dernière syllabe de cet Alleluia une suite de notes qu'on appelle Neume, c'est-à-dire air, souffle, chant sans paroles; il figure assez bien l'impuissance où se trouve l'homme de chanter dignement par des paroles le Dieu qui est ineffable.

Les anciens Ordres romains donnent à ce Neume le nom de Sequentia suite ou prolongation d'Alleluia.

Ne pourrait-on pas voir dans cette suite plus ou moins nombreuse d'a l'intention de retracer ce que nous lisons dans le premier chapitre de Jérémie? Au moment où le Seigneur déclare qu'il l'envoie prophétiser parmi les nations, Jérémie s'écrie: A a Domine Deus, ecce nescio loqui.

La pensée que l'Eglise attache à ce chant sans parole, s'accorde parfaitement avec ce passage. Nous pouvons ici dire avec saint Augustin:" A qui ce langage (celui du chant sans paroles) peut-il mieux convenir qu'au Dieu ineffable?" Le nom de Jubilus est donné aussi à cette série de notes.

Saint Bonaventure, cité par le cardinal Bona, donne la raison suivante de ce Neume dont Alleluia est suivi:" Nous avons coutume, dit-il de chanter longuement une note prolongée sur la syllabe A qui suit Alleluia, parce que la joie des saints dans les cieux n'a point de fin et ne peut se raconter."

Etienne d'Autun dit à son tour:" La modulation du chant alleluiatique exprime les louanges que les fidèles adressent à Dieu; elle retrace ces actions de grâces par lesquelles on soupire pour l'éternel bonheur. Le mot est court, mais il se prolonge par le Neume."

 

« La voix des vieillards s'unit à celle de toute « l'assemblée, et les brebis du bercail font entendre en chœur le cantique nouveau: « Alléluia. »

 

Les enfants apprenaient à délier leur langue en prononçant ce mot, et les cultivateurs soulageaient leurs labeurs en le répétant. Saint Jérôme dit que les moines étaient convoqués pour se réunir par la joyeuse acclamation : Alléluia.

 

Fortunal de Poitiers raconte dans la Vie de saint Germain de Paris que ce pontife éteignit un grand incendie en chantant Alléluia. Le prêtre Constantius rapporte, à son tour, dans la Vie de saint Germain d'Auxerre que ce prélat, se trouvant en Bretagne au moment où les Pictée et les Saxons avaient uni leurs forces contre les Anglais, ceux-ci implorèrent le secours de ce saint évêque.

Germain les conduisit dans une vallée environnée de hautes montagnes capables de multiplier les sons de la voix. Quand les ennemis vinrent pour les y attaquer, le saint évêque ordonna aux Anglais de crier tous à la fois et le plus haut qu'ils pourraient : Alléluia. Les ennemis furent tellement épouvantés de ces cris qu'ils se retirèrent sans essayer la moindre agression.

 

abbé J.B.E. Pascal

la liturgie catholique.



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