Publié le 4 Septembre 2021
Au cœur de la liturgie d'aujourd'hui se trouve l'Évangile racontant la résurrection du fils de la veuve de Naïm.
Saint Luc décrit la scène en nous disant que lorsque Jésus s'est approché de la ville suivi d'une grande foule, une autre grande foule s'apprêtait à sortir. Au fur et à mesure que les disciples se rapprochent, il apparaît qu'il s'agit d'un cortège funèbre. En effet, un jeune homme est porté dans la tombe, le fils unique de sa mère, et elle était veuve. Autrement dit, une femme démunie, abandonnée, pour le moment soutenue par la foule, mais bientôt livrée à elle-même. Lorsque le Seigneur la voit, saint Luc, toujours soucieux de dépeindre l'humanité du Sauveur, nous dit qu'il a été touché de miséricorde, littéralement ses entrailles ont été émues. Comment pourrait-il ne pas l'être ? Alors qu'il la regarde, il se souvient de sa propre mère, elle aussi veuve, et bientôt sur le point de perdre son fils unique.
La résurrection du fils de la veuve de Naïm préfigure celle du Seigneur ; il l'annonce d'avance. Dans son commentaire de ce passage, saint Augustin nous dit que les miracles de Notre-Seigneur ont un sens caché. N'importe qui peut voir le prodige et l'admirer, tout comme un homme illettré peut voir un manuscrit magnifiquement orné et être émerveillé, mais pour le comprendre, il faut savoir lire.
La résurrection de ce jeune homme symbolise alors la résurrection de l'âme de la mort spirituelle. A cause de ses passions qui l'emportent dans la tombe comme les porteurs de l'Evangile, elle est perdue et ne peut rien faire pour s'aider. Mais si le Seigneur vient et la touche, il arrête l'assaut des passions et de tout mal, et il rétablit une nouvelle vie, rendant le pécheur égaré à sa Mère, la Sainte Église catholique.